GIRATOIRE DES TATTES : EMMANUELLE ANTILLE

Publié le 6 juin 2016
Parade en mémoire de Martin Luther King, Clarksdale, le 10 janvier 2015

Emmanuelle Antille choisi son image en fonction de ce qu’elle considère comme la fonction première d’un affichage public : informer ou promouvoir. La photographie a été prise le 10 janvier 2015 à Clarksdale, dans l’Etat du Mississippi, lors d’une parade à la mémoire de Martin Luther King. Constituée à quatre-vingt pourcent d’habitants Afro-Américains et avec un taux de près de 40 pourcents de la population vivant en dessous du seuil de pauvreté, la ville fait état d’une longue tradition de lutte pour les droits civils. Elle a d’ailleurs accueilli le premier meeting majeur de Martin Luther King, en 1958. L’image fixe les instants qui précèdent le départ d’un cortège rendant hommage à ce dernier, dans la banlieue, au moment où la tête de parade se met en place. Puissante forme d’expression sociale par le rassemblement, la parade est à la fois un événement festif et une manière de rendre publiques des revendications. « Lorsque les organisateurs et les participants m’ont vue arriver avec ma caméra, tous ont été très enthousiastes par ma présence, me prenant d’abord pour une journaliste et se plaçant délibérément face à mon objectif. Avides que leur cause soit médiatisée, ils sont restés très accueillants, bien qu’un peu déçus d’apprendre que je n’étais qu’une artiste » rapporte Emmanuelle Antille. Après son voyage aux Etats-Unis, elle poursuit désormais sa réflexion sur la forme de la parade en orchestrant des rassemblements pour lesquels elles dessine notamment costumes et instruments.

Emmanuelle Antille est née à Lausanne en 1972, où elle vit et travaille.
Emmanuelle Antille