GIRATOIRE DES TATTES : STEPHANE KROPF

Publié le 11 janvier 2017
Gidouille, 2015

« Un giratoire, c'est l'univers en plus petit: en son centre trône l'art, et l'on tourne autour en essayant de garder la trajectoire, en maîtrisant au mieux les forces en présence, réelles ou fictives ». Cette description de Stéphane Kropf indique bien que sa pratique de la peinture n’est pas dénuée d’humour. Il imagine la spirale – cette « courbe parfaitement fascinante » qui a fait l’objet de nombreuses variations dans son œuvre – agissant au centre du giratoire comme une force centripète capable de happer les usagers de la route pareillement à un trou noir. Pour limiter le risque de voyage intempestif dans les plis de l’espace-temps, l’artiste a plongé la forme dans un dégradé qui couvre presque tout le spectre visible, « ce qui annule, ou en tous cas limite, les émotions trop fortes qu'une couleur trop bien choisie pourrait produire ». L’exploration des spécificités de la couleur occupe une place prépondérante dans les recherches de Stéphane Kropf. Et s’il s’inscrit dans la sérieuse tradition de la peinture abstraite, il n’hésite pas à convoquer des références qui semblent à priori en être bien éloignées. La Gidouille du Père Ubu n’est-elle pas justement ornée d’une spirale?


Stéphane Kropf est né à Lausanne (1979), où il vit et travaille.
STEPHANE KROPF