GIRATOIRE DES TATTES : LAURENCE BONVIN

Publié le 4 avril 2017
LAURENCE BONVIN
BLIKKIESDORP, LE CAP, AFRIQUE DU SUD, 2015

Laurence Bonvin préfère généralement la périphérie au centre, les espaces marginaux où la transformation peut s’opérer de manière plus dynamique. Depuis ses débuts en 1993, elle a établi son territoire photographique dans le paysage, et plus particulièrement dans le paysage péri-urbain. Ce territoire, elle l’arpente, au propre, de Berlin à Johannesburg, en passant par Genève et Istanbul. Pour aborder ces villes, Laurence Bonvin définit des projets d’explorations, des processus de recherche, sans toujours savoir où ils la mèneront. Ses recherches à Blikkiesdorp datent de 2009. Il s’agit d’un camp de logement provisoire, de fait devenu permanent, qui fut mis en place par la municipalité du Cap à la périphérie de l'aéroport, dès 2007, pour loger temporairement des squatters évacués ou des locataires déplacés de force. Des milliers de familles y vivent dans des conditions très difficiles, dans l'insécurité, l'isolement et le sentiment d'avoir été abandonnés par les autorités. La précarité de la situation est accrue par le fait que le terrain, appartenant à l’aéroport, devrait lui être restitué. Sur l’affiche, les logements de fortunes standardisés, dans leur terrible et pourtant très plastique alignement, interpellent le spectateur. Placée sur le giratoire des Tattes, dans un contexte urbain d’un tout autre type que celui photographié, l’image interroge sur le destin de milliers de familles en attente d'une vie meilleure.

Laurence Bonvin est née à Sierre (1967). Elle vit et travaille entre Berlin et Genève.
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